Canton de Fribourg: 70 chats en attente d’abandon à la SPA
La SPA Fribourg est débordée: 70 chats attendent une place, les abandons bondissent et les ressources manquent pour faire face à la demande.

À la SPA Fribourg, située à Font près de Lully, 70 chats attendent une place… autrement dit, leurs propriétaires s’apprêtent à les abandonner. Un chiffre alarmant, selon le président Walter Dieterich, en poste depuis environ un an. L’organisation, débordée, ne parvient plus à répondre à toutes les demandes.
"C’est l’hécatombe post-Covid", résume-t-il. Une tendance confirmée dans les cantons de Vaud, du Valais et de Genève. "Beaucoup de familles ont adopté durant la pandémie, souvent pour occuper les enfants. Mais avec le temps, l’enthousiasme s’est estompé." À cela s’ajoutent des raisons économiques. "Un chat coûte au minimum 1’000 francs par an, un chien environ 1’500, si l’on compte la nourriture et les soins vétérinaires."
En 2024, plus de 250 chats ont été recueillis, dont 180 errants et plus de 60 abandonnés. Depuis la reconstruction de la chatterie en 2019, les capacités d’accueil ont diminué, passant de 170 à environ 100 chats. L’objectif: mieux isoler les animaux, limiter les maladies liées au stress et améliorer leur bien-être.
Des abandons sauvages
Faute de place, la SPA doit parfois refuser des admissions et demande aux familles de patienter. "Certains propriétaires laissent leurs animaux devant le refuge, sans rendez-vous. Souvent non pucés, on ne sait ni d’où ils viennent, ni qui les a déposés et surtout quand ils ont été déposés", déplore une bénévole. Chaque nouvel arrivant doit en effet passer par une station d’accueil et subir des contrôles vétérinaires avant d’intégrer les espaces collectifs. Sans informations préalables, ce processus devient plus complexe.
L’équipe de 14 personnes de la SPA Fribourg lance un appel: deux postes au comité sont vacants, du personnel est recherché pour s’occuper des animaux, et des fonds sont nécessaires pour entretenir les infrastructures. "L’an dernier, nous avons enregistré une perte de 200’000 francs. Heureusement, des legs généreux nous permettent de poursuivre notre mission auprès des animaux", souligne Walter Dieterich.
Actuellement, 17 chatons âgés de 3 à 6 mois et une vingtaine de chats adultes attendent une famille. L’organisation fribourgeoise conseille aux futurs propriétaires de préparer l’environnement de l’animal, de respecter son rythme d’adaptation et de bien réfléchir aux implications financières sur le long terme avant d’envisager une adoption.